L’autre jour j’ai lu un article sur le chômage et la dépression associée qu’a vécu une fille à ses 26 ans. Prise de conscience immédiate : je vis exactement la même chose. J’ai 26 ans, je suis actuellement au chômage après une expérience pro mal vécue. Ligne après ligne, je me reconnais dans ce qu’elle a traversé.. le manque d’envie, le renfermement…
Certes tout n’est pas tout blanc ou noir mais depuis des mois je peine à me lever le matin. J’ai une capacité à dormir des heures et des heures en ayant toujours la sensation d’être fatiguée. Même si je mets mon réveil, je le décale : « à quoi bon me lever? Pour quoi faire? Je peux encore dormir… ». J’ai la sensation de ne servir à rien, d’être fade et vide. Juste parce que je n’ai actuellement pas de travail?? Dis comme ça, ça me parait fort. Et pourtant.. c’est un ensemble. Ne pas travailler m’angoisse. La peur du trou dans le CV, je doute sur mes capacités, sur ma valeur. Je me questionne sur ce qui m’anime, ce que je souhaite faire, quoi, où, comment? Tout va tellement vite dans ce monde que je peine à rattraper le wagon, je le vois s’éloigner, prendre de la vitesse et moi je suis essoufflée. Et puis LA question (sujet déjà évoqué dans cet article) : où est ma place?
Les mois qui suivent ma dernière expérience pro me permettent de constater que je n’ai plus envie de continuer dans mon domaine pro initial. J’ai envie de tourner la page, mais pour faire quoi? C’est alors que le cheminement commence. Je prends le temps (mais ai-je le temps?), je doute tellement, j’angoisse, que vais-je devenir?
Je me sens dépossédée de mes capacités. Mes peurs prennent le dessus. J’entre dans un cercle vicieux sans fin. J’ai peur donc je préfère éviter les situations, je me renferme et perds aussi des liens sociaux (n’oublions pas que le contexte sanitaire n’aide pas non plus). Jusqu’au point de non retour. Je souffre trop de cette situation. Je suis en bas de la montagne, tétanisée, je n’arrive pas à avancer. J’ai besoin d’aide. Rdv chez une psychologue pris.
Je me suis écoutée, cet accompagnement m’est essentiel, je n’y arrive pas seule, j’ai besoin qu’on m’aide à reprendre confiance, à déconstruire mes schémas qui me pourrissent la vie. Mois après mois je reprends un peu mon souffle, je respire mieux. Des hauts et des bas. Comme mon cœur qui bat, c’est normal, c’est ça la vie. Je reprends espoir, je n’ai jamais manqué d’idées, j’ai gardé mes envies de faire de la photo, des DIY etc. Puis, l’évidence : je veux explorer mon côté créatif.
C’est cool, j’avance. Mais je suis déjà au chômage depuis de longs mois, mes indemnités Pôle Emploi vont se terminer d’ici six petits mois… J’ai d’ailleurs un contrôle de Pôle Emploi. Le stress, j’ai peur, et si on m’enlève mes droits?? Je suis incapable de reprendre un travail qui ne me convient pas. Je dois me justifier, prouver que je suis dans une démarche active. Les jours passent, puis les semaines. Pas de retours de leur part. Il me faut vite retrouver un travail. Bon, concrètement à part dans le social (mon domaine initial), je me dis que je n’ai aucune chance d’être prise ailleurs. Je vois donc une offre peu claire mais il cherche une personne qui a le diplôme que j’ai. Je n’ai pas d’excuses, je vais tenter. J’ai un entretien. Je m’y rends. En sortant de là je peine à respirer. Envie de pleurer. Je ne le sens pas. Mais au delà de ça, je n’ai PAS DU TOUT envie. Ça devient concret, je tourne la page.
Ce qui est drôle c’est que dans les mêmes temps je vois une annonce d’une entreprise qui cherche une personne pour des retouches photos et marketing… Et si j’explorais mon côté créatif dans un travail? Commencent alors de nombreuses recherches. Je peine toujours à me lever le matin sauf certains matins où l’envie est présente. Envie de me former, de créer, de faire des démarches. J’entrevois un espoir.
Je rentre alors dans le vif du sujet, je définis une formation pour reprendre mes études, je cherche une alternance. Je me sens beaucoup mieux. Certains schémas de pensées disparaissent, je me fais davantage confiance. Je m’accroche à un projet. S’accrocher c’est vraiment le bon terme. Ce n’est pas fluide, pas si naturel. Cela fait des mois que je traverse une dépression. Les mots justes sont posés. Et je sais que d’un point de vue extérieur on ne s’en doute pas spécialement. Je suis toujours très clairvoyante sur ma propre situation, j’ai une capacité d’analyse importante donc on pourrait penser que je gère. Puis d’autres termes prennent tout leur sens : hypersensibilité, anxiété sociale…
J’y vois plus clair. Et ça fait du bien. J’apprends encore et encore à mieux me connaître et j’en suis reconnaissante. Je suis convaincue que ça va m’aider. M’aider à trouver cette fameuse place. Je suis toujours dans cette injonction de : le positif attire le positif, oui mais comment fait-on quand on peine à voir le verre à moitié plein?
Je me souhaite de trouver ma place en pleine connaissance de qui je suis, de ce que je veux et ce dont je suis capable.
Je vous souhaite de même. N’ayez pas peur de demander de l’aide, ne fuyez pas ces étapes d’introspection, elles sont essentielles pour déployer ses ailes. Les mots aident à panser les maux. Il n’y a pas qu’un chemin, il y a de nombreux chemins possibles.
Brault dit
Bonsoir Clémence, j’ai bien reçu il y a quelques temps votre demande de poste en alternance sur mon adresse direction @braumat.fr. Je vous écrit ce mail après avoir parcouru votre blog. Je suis maintenant à la retraite, ce sont mes fils qui maintenant dirigent l’entreprise, je ne suis plus décideur. Permettez à un ancien d’un demi-siècle plus âgé que vous de vous dire qu’il y a en effet des difficultés à surmonter dans la vie mais finalement tout finit par s’arranger. Si vous avez besoin de parler de vos projets ou autre n’hésitez pas à me contacter. Bien sincèrement. Mr Brault Roland.
LaCléduregard dit
Bonjour Roland, un grand merci pour votre message qui me touche particulièrement. En effet la vie est ainsi faite et je ne baisse pas les bras. Ce sont des périodes parfois moins évidentes mais après la pluie vient le beau temps. Mes recherches avancent bien et je me sens actuellement beaucoup mieux. Bien à vous